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Les chrétiens ont trop de problèmes avec leurs noms et dénominations

Par Le 18/07/2019

„Moi je suis catholique », « Moi je suis orthodoxe », « Moi je suis évangélique », « Moi je suis assemblée de Dieu », « Moi je suis pentecôtiste », … !

Les Chrétiens ont trop de problèmes avec leurs noms et dénominations. Lorsque nous cherchons le sens de chacune de ces appellations ci-dessus mentionnées, on se demande simplement si ceux qui s’en réclament les comprennent réellement. Je m’explique :

-        Lorsqu’un chrétien dit qu’il n’est pas catholique », sait-il réellement que « catholique » signifie « universel », c’est-à-dire « qui rassemble la plénitude du Corps du Christ uni à sa Tête, tous les disciples du Christ à travers les âges dans tous peuples, langues, races et nations », à telle enseigne qu’il n’y a guère de chrétien qui n’en fasse partie ?

-        Lorsqu’un chrétien dit qu’il n’est pas orthodoxe, sait-il qu’« orthodoxe » signifie « ce  qui est conforme à la saine doctrine » ? Voudrait-il alors dire que sa foi est consciemment erronée ?

-        Lorsqu’un chrétien dit qu’il n’est pas évangélique, d’où lui vient sa foi en dehors des Evangiles ?

-        Lorsqu’un chrétien dit qu’il n’est pas « assemblée de Dieu », sait-il réellement que Eglise signifie étymologiquement « assemblée convoquée par Dieu » et que hors de cette assemblée il n’y a point d’Eglise ?

-        Lorsqu’un chrétien dit qu’il n’est pas pentecôtiste, sait-il qu’il n’existerait point d’Eglise si la Pentecôte n’avait eu lieu ?

Je sens pourtant venir l’objection : « Les mots n’ont pas de sens, ils n’ont que des emplois ! ». Mais un emploi qui nie le sens en vaut-il la peine ? Cette vidéo à visée œcuménique veut faire une mise au point invitant chacun à aller à l’essentiel, à calmer ses ardeurs extrémistes et fanatiques afin que les disciples du Christ dans la richesse de leur diversité continuent à œuvrer, par leur témoignage de foi et d’amour, à ce que le monde croie : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » Jean 17,21

Pour ce, nous retracerons d’abord la naissance de l’Eglise selon les Ecritures. Ensuite, nous exposerons les 4 caractéristiques fondamentales de l’Eglise depuis les origines. Enfin nous esquisserons un bref aperçu historique des grandes divisions pour appeler les uns et les autres à plus d’ouverture à l’Esprit qui n’a pas encore achevé sa mission de guider l’Eglise vers la Vérité tout entière (cf. Jean 16,13)

1.     La naissance de l’Eglise

Lorsqu’on s’appuie sur son étymologie grecque « eklèsia » signifiant « convocation », l’église a ses origines lointaines dans les assemblées du peuple d’Israël convoquées par Dieu au Sinaï (cf. Exode 19). L’Eglise se reconnaît ainsi nouveau peuple de Dieu, institué par Jésus Christ qui en annonce solennellement la fondation à Césarée de Philippe quand il dit à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et la Puissance de la mort n’aura pas de force contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux. » Mt16,18-19. A ce passage, il faut rattacher le dialogue sur les bords du lac de Tibériade où, après sa résurrection, Jésus dit trois fois de suite à Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?... Sois le berger de mes brebis… » (cf. Jean 21). Au-delà de ces annonces et injonctions, il faut retrouver l’acte créateur de l’Eglise dans le mystère pascal du Christ (Institution de l’Eucharistie-Passion-Mort-Résurrection) sans lequel il n’y aurait ni foi chrétienne ni Eglise. Car « Si le Christ n’est pas ressuscité, dit Saint Paul, vaine est notre prédication et vaine aussi votre foi. » (1Co15,14). Cette Eglise, instituée par le Christ à travers sa vie et son mystère pascal, sera manifestée par l’Esprit Saint au jour de la Pentecôte (cf. Actes 2). Venons-en aux caractéristiques.

2.     Les quatre caractéristiques fondamentales de l’Eglise

L’Eglise, dès son institution par le Christ et sa manifestation au monde le jour de la Pentecôte, est « une, sainte, catholique et apostolique » (cf. credo de Nicée-Constantinople de l’an 381) et elle restera telle jusqu’au retour glorieux du Christ.

Une, parce qu’elle tient son origine du Dieu qui est Un, elle est rassemblée en un seul Corps du Christ, unie dans un seul Esprit une seule foi.

Sainte de la sainteté de sa Tête, sainte de l’Esprit qui la sanctifie, car elle n’a en elle-même d’autre vie que celle de la grâce. Ce n’est qu’en se soustrayant à cette vie que ses membres pèchent.

Catholique, c’est-à-dire universelle, parce qu’en elle subsiste la plénitude du Corps du Christ uni à sa Tête et qu’elle est envoyée en mission par le Christ à l’universalité du genre humain : « Allez, de toutes les nations, faites des disciples… » Mt 28,19-20 (cf. CEC 830-831).

Apostolique parce qu’elle est fondée sur les Apôtres : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise… »

Alors, comment en est-on arrivé à la multiplicité des noms ?

3.     Aperçu des grandes divisions

A la source de tous les schismes se trouvent l’orgueil humain et les abus de toutes sortes. En janvier 1054, une ambassade du pape Léon IX est mal reçue par le patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire. Celui-ci est alors excommunié le 16 juillet suivant. La crise éclate, grandit et aboutit à la rupture définitive en 1204 : l’Eglise orthodoxe naît.

Le 31 octobre 1517, le moine et théologien allemand Martin Luther publie 95 thèses dénonçant de nombreux abus dans l’Eglise et refuse de se soumettre au pape. La crise éclate, grandit et aboutit au schisme : L’Eglise protestante naît (1521).

En 1531, le pape Clément VII refuse d’annuler le premier mariage du roi Henri VIII. Le roi rompt les liens avec le pape. La crise éclate, grandit et aboutit à la rupture : l’Eglise anglicane naît (1534).

De ces trois grandes divisions vont naître toutes les subdivisions que nous connaissons aujourd’hui. La branche réformatrice notamment va s’avérer très riche en démembrements avec le courant pentecôtiste.

Sans juger qui que ce soit, on peut tout de même reconnaître qu’on aurait pu ne pas en arriver là. Toutes ces divisions auraient pu avec un peu d’humilité, de patience et de sagesse de part et d’autre être évitées ; divisions qui, quoique positivement interprétées dans le sens de la « diversité fait richesse », ne manquent pas d’être des blessures de l’unité.

4.     « Qu’ils soient un… afin que le monde croie… ! » Jn17,21

En période de controverses, les opinions se radicalisent jusqu’à l’extrême. Ce qui fait qu’à l’état actuel des choses, l’écart s’est plus ou moins creusé surtout avec les réformés (protestants et anglicans). D’autre part, les confessions chrétiennes nées ultérieurement du protestantisme sont généralement considérées par les grandes branches comme des sectes, c’est-à-dire groupes non authentiques à doctrine obscure voire nocive, parce qu’il leur manque la Tradition, l’Enseignement magistériel, les Sacrements, etc. Au niveau des grandes branches, l’œcuménisme reste la voie de rapprochement pour continuer à entretenir des relations fraternelles, dans la mesure où on s’avoue qu’un retour au stade initial est aujourd’hui presqu’impossible. De fait, un tel retour exigerait tout au moins de :

1.               Revoir certaines prises de position hermétiques comme la sola scriptura – principe protestant selon lequel la Bible est l’unique autorité à laquelle les chrétiens doivent se soumettre – car il est absurde de croire en la Parole de Dieu sans reconnaître l’autorité qui l’a définie comme telle. De fait, c’est l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique qui a défini ce qu’il fallait retenir comme Parole de Dieu à travers la fixation des 73 livres de la Bible depuis les conciles de Rome (382) et de Carthage (397 et 419). Il y avait en effet beaucoup d’autres livres qui circulaient et dont les chrétiens se servaient pour leur vie de foi : apocalypse d’Etienne, Apocalypse de Paul, Apocalypse de Pierre, Ascension d’Isaie, Doctrine des Apôtres ou Didachê, Evangile de vérité, Protévangile de Jacques, Evangile de Judas, Evangile de Nicodème, Evangile de Pierre, Evangile selon Thomas, Evangile de Marie-Madeleine, Evangile de Philippe, Le Pasteur d’Hermas, Livre secret de Jacques, Livre secret de Jean, etc.

2.               Reconnaître l’autorité bibliquement fondée du pape en tant que successeur de Pierre. Car Jésus a fondé son Eglise sur Pierre (Mt 17,18-19) et lui a confié la charge du troupeau (Jn 21). Non parce que Pierre était parfait – c’est au contraire lui qui trois fois de suite l’a renié – mais parce que Lui le Divin Berger l’assiste afin qu’à son tour il affermisse ses frères (cf. Luc22,32). Les faiblesses d’un pape ne légitiment donc en rien des insoumissions à son autorité.

3.               S’ouvrir à nouveau à l’Esprit qui, soufflant toujours là où Il veut (Jean 3,8), n’a pas fini de nous guider vers la Vérité tout entière selon la promesse de Jésus. Le problème ici est que chacun pense être déjà parvenu alors qu’on est tous encore en chemin. Jésus inscrit en effet l’action de l’Esprit Saint dans une dynamique évolutive : « Quand viendra l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. » (guidera vers, conduira vers, mènera vers) Jean 16,13.

Chrétiennes et chrétiens de toutes confessions chrétiennes confondues :

Ce qui nous unit, à savoir la vie éternelle qui selon les paroles de Jésus en Jean 17,3 est de connaître le seul vrai Dieu et celui qu’il a envoyé, Jésus Christ, ce qui nous unit, disais-je, est plus fort que ce qui nous divise.

Alors ne nous perdons pas en querelles intestines, pendant qu’il y a encore tant de terres à évangéliser. Ne gaspillons pas nos énergies, en ces temps où l’impiété et l’athéisme redoublent d’ardeur avec les philosophies d’un nouvel ordre mondial. Il est temps de se lever ensemble comme une armée rangée en bataille, selon les mots de Saint Paul : « revêtus de l’armure de Dieu » ! « à la taille, la vérité pour ceinturon, avec la justice pour cuirasse, et comme chaussures au pied, l’élan pour annoncer l’Evangile de la paix », coiffés du « casque du salut », munis du « glaive de l’Esprit » et du « bouclier de la foi » au seul Nom de Jésus, pour « éteindre les projectiles enflammés du Malin » dans notre monde (cf. Ephésiens 6,10-20).

Voici ce qui s'est réellement passé à la Résurrection de Jésus

Par Le 18/07/2019

Qu’est-ce qui s’est réellement passé à la Résurrection de Jésus ?

D’entrée de jeu, il faut noter que :

1.      La Résurrection de Jésus n’a pas été un retour de sommeil ou de coma, au sens où Jésus se serait endormi ou serait tombé dans le coma et aurait été mis au tombeau puis 3 jours après se serait réveillé (en cas de sommeil) ou senti mieux (en cas de coma), puis serait sorti du tombeau. Si ç’avait été le cas, cela aurait sans doute attiré l’attention des gardes, avec toutes les précautions prises à cet effet (cf. Matthieu chapitre 27, versets 62 à 66).

2.      La Résurrection de Jésus n‘a pas été non plus une réanimation ou une revification comme ce fut le cas par exemple pour Lazare et d’autres hommes et femmes dont la bible nous parle et qui, après mort avérée, ont repris vie par la puissance divine grâce à l’intercession d’hommes de Dieu. Dans ces cas, les personnes concernées finissent par connaître une autre mort naturelle.

La Résurrection de Jésus au contraire est l’entrée dans une nouvelle Vie où la mort n’existe plus et où le corps n’est plus soumis aux lois physiques.

Selon le quatrième évangile (Jean chapitre 20 versets 1 à 8), suite à l’annonce faite par Marie Madeleine, à savoir que le corps de Jésus n’était plus au tombeau, (je cite) « Pierre partit avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. » (fin de citation)

En lisant cet Evangile, on peut se poser deux questions : d’une part, pourquoi le disciple, en voyant la position du linceul et du suaire, a aussitôt cru à la Résurrection de Jésus, qu’est-ce qui l’a convaincu ? D’autre part, pourquoi la même chose n’a pas été dite de Simon-Pierre ? A cette dernière question l’on peut répondre que : contrairement à Simon-Pierre, le disciple que Jésus aimait, étant resté avec Marie au pied de la Croix, a ensuite été témoin de la sépulture de Jésus. Il a donc eu l’opportunité d’observer la position initiale du linceul qui a servi à recouvrir le corps de Jésus et du voile qui a servi à couvrir sa tête. Ce prérequis manquait à Simon-Pierre pour apprécier convenablement le nouvel « état des lieux » et, en s’appuyant sur la position actuelle des linges, venir spontanément à la foi.

Par rapport à la première question, les précisions de l’Evangile selon Saint Jean sur la position des linges à la Résurrection de Jésus fournissent trois détails importants.

1.      Les linges ne se sont pas mélangés mais sont restés à leurs places initiales. En effet, le mot grec « chôris » signifie « distinct », et l’expression grecque « Eis hena topon » signifie « à la même place ». Les linges et bandages sont donc restés distinctement à leurs places initiales respectives. Cette précision de l’Evangéliste veut faire comprendre que si la Résurrection de Jésus avait été un retour de sommeil ou de coma ou si le corps avait été dérobé, comme Marie Madeleine l’avait cru au prime abord et que les gardes l’ont fait croire jusqu’à ce jour, les linges seraient probablement désordonnés et les bandelettes n’auraient pas pu garder leur position initiale.

2.      Le suaire qui avait recouvert la tête de Jésus est resté enroulé tel qu’il l’était autour de sa tête à la sépulture. C’est ce qu’exprime le terme grec « entètuligmenon » signifiant littéralement « roulé », « enroulé » ou « arrondi ».

3.      Les linges se sont aplatis. C’est ce qu’exprime le terme grec « keimena » signifiant littéralement « aplati », « affaissé » ou « gisant ». Les bandages n’ont donc pas été défaits pour permettre à Jésus de s’échapper, mais ils se sont affaissés suite à un vide.

Ces trois éléments réunis, le disciple comprend que le Corps de Jésus est en réalité passé au travers du tissu et des bandelettes, raison pour laquelle les linges se sont affaissés, restant respectivement à leurs places. Alors « il vit et il crut ». Jean 20, v. 8.

Somme toute, le corps de Jésus Ressuscité ne connaît plus de barrière. Il peut traverser la matière comme il veut. Cette compréhension que le disciple bien-aimé a eue en observant les linges trouvera sa confirmation dans les apparitions du Ressuscité où Celui-ci rejoint ses disciples dans la maison où ils étaient, toutes portes verrouillées (cf. Jean 20,19), en passant pour ainsi dire à travers les murs.

On pourrait répliquer : « Et la pierre alors, pourquoi a-t-elle été roulée ? » La pierre roulée était juste un signe donné aux femmes pour leur annoncer que le tombeau était désormais vide. Car le corps qui avait traversé les linges avait aussi traversé la pierre. Raison pour laquelle dans l’Evangile selon Saint Matthieu, ce n’est pas Jésus Lui-même mais plutôt un ange qui, au petit matin, roula la pierre qui fermait la tombe, alors que Jésus n’y était plus : « Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. » (Matthieu 28,2)

Peut-on croire en la Bible sans croire l'Eglise Catholique ?

Par Le 23/03/2017

La question peut paraître inutile, assortie d’une réponse positive évidente. Mais pour qui sait d’où vient la Bible, ce n’est pas aussi évident. Cette vidéo se donne pour objectif de montrer le rôle qu’a joué l’Eglise Catholique dans la formation et la reconnaissance de la Bible telle que nous la connaissons aujourd’hui ; et à partir de là, d’élucider le lien intrinsèque entre la foi en la Parole de Dieu et la reconnaissance de l’autorité de l’Eglise qui la garantit ; lien en vertu duquel on ne peut croire en l’une sans croire en l’autre. Pour aboutir à cette conclusion, nous aborderons respectivement la question de l’inspiration des Ecritures et celle de la formation du canon, c’est-à-dire le processus de reconnaissance des livres inspirés. Par ailleurs, dans cette vidéo, nous emploierons indifféremment « Eglise » et « Eglise Catholique », parce que qui dit simplement Eglise dit toute l’Eglise, c’est-à-dire l’Eglise Universelle ou l’Eglise Catholique (catholique signifiant universel).

1.     Ceci dit, la Bible n’est pas un livre tombé du ciel. Elle s’est formée progressivement à travers l’histoire, une histoire de plusieurs siècles. Et contrairement à ce que pensent certains, elle n’a pas été rédigée de bout en bout d’un seul trait. Chaque livre de la Bible, à quelques exceptions près, a été au contraire rédigé en des fragments généralement indépendants rassemblés plus tard par un rédacteur final qui a assuré la cohérence du récit. Mais tout cela s’est passé avec la forte assistance de l’Esprit Saint : « Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement. (…à telle enseigne que) les livres de l’Ecriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu pour notre salut a voulu voir consignée dans les Lettres sacrées. » (Dei Verbum 11) Cette singulière assistance de l’Esprit Saint, appelée Inspiration, explique le fait que la Bible ait à la fois un auteur Divin, Dieu, et des auteurs humains, les hommes dont Il s’est servi. Mais l’assistance de l’Esprit Saint ne s’est pas limitée à la rédaction des livres saints. Elle s’est poursuivie dans leur approbation par l’Eglise, ce que nous appelons la canonisation des livres bibliques.

2.     La canonisation des livres bibliques

Par le terme de canonisation on désigne ici le lent et long processus de reconnaissance des livres inspirés formant ce qu’on appelle le canon des Ecritures. Puisqu’aucun livre de la Bible ne fournit la liste des livres inspirés, il fallait en effet qu’une autorité en dehors de la Bible, mais éclairée par le même Esprit qu’elle, détermine quels livres étaient réellement inspirés. Cette autorité, c’est « l’Eglise du Dieu vivant, colonne et support de la vérité » (1Tm3,15). Le canon des Ecritures distingue deux parties : le canon de l’Ancien Testament et le canon du Nouveau Testament.

Pour l’Ancien Testament : A l’époque de Jésus, les Juifs vivant en Palestine et parlant araméen n’avaient pas un canon unanime des Ecritures. Les Sadducéens par exemple, pour qui il n’existe ni résurrection des morts, ni ange, ni esprit (cf. Actes 23,8 et Mt22,23) avaient rejeté les livres qui n’allaient pas dans le sens de leur foi (le livre de Daniel par exemple) et possédaient donc un canon réduit. (Les Samaritains n’avaient même retenu comme inspirée que leur version des 5 premiers livres de la Bible). Quant aux Juifs de la diaspora dispersés autour de la Méditerranée et parlant plutôt le grec, ils utilisaient unanimement la traduction grecque de la Bible hébraïque réalisée autour de l’an 250 avant Jésus Christ à Alexandrie en Egypte, traduction réalisée par 70 sages, d’où son nom « Septante » signifiant 70 en grec. Cette traduction grecque de la bible hébraïque contenant 46 livres était très répandue, le grec étant la langue la plus parlée de l’époque. Et les premiers chrétiens qui, étant majoritairement d’origine païenne, parlaient grec avaient simplement adopté cette traduction grecque de l’Ancien Testament. Le canon du Nouveau Testament, quant à lui, reconnaît 27 livres inspirés. En définitive, la liste actuelle des 73 livres de la Bible va être retenue au concile de Rome en 382 après le long processus de canonisation qui aura écarté plus de 60 livres intertestamentaires et plus de 70 livres apocryphes chrétiens.

3.     Près de 12 siècles plus tard, Martin Luther, prêtre et moine allemand, dans un mouvement de révolte contre l’autorité de l’Eglise, retranche 7 livres de l’Ancien Testament (Judith, Tobie, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Siracide ou Ecclésiastique, Baruch) et édite une bible de 66 livres. La question immédiate qu’on est en droit de se poser est : Au nom de quelle autorité lui, Luther, fait-il cela et de quel droit, si tant est que le canon des Ecritures est clos depuis 382 et que l’Ecriture déclare : « Si quelqu’un retranche aux paroles de ce livre prophétique, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la cité sainte » (cf. Ap 22,19) ? Mais en réalité, pour nier l’autorité de l’Eglise, il lui faudrait rejeter non pas seulement 7 livres de l’Ancien Testament mais encore tout le Nouveau Testament. Et c’est ce que devraient savoir tous les chrétiens qui tout en croyant en la Bible prétendent ne pas reconnaître l’autorité de l’Eglise Catholique. Car c’est l’autorité infaillible de l’Eglise Catholique qui, en fixant le canon des Ecritures, a défini ce qui est parole de Dieu et ce qui ne l’est pas. C’est elle qui fonde notre certitude que la Bible est Parole de Dieu. Alors, croire en la Bible, c’est reconnaître l’autorité de l’Eglise qui la garantit.