Blog interne

"Vos pensées ne sont pas mes pensées"

Par Le 11/02/2020

"Vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées au-dessus de vos pensées." ISAIE 55, 8-9

L'Afrique, ça doit changer ! Mais par où commencer ?

Par Le 28/07/2019

 

Toute révolution commence par un petit noyau : un penseur, un leader, puis un suiveur et d'autres suiveurs. Déjà travailler à changer les mentalités serait un atout considérable. L'esprit d'abnégation est indispensable pour constituer un peuple uni capable de résister à la pression des Lobbys et changer les paradigmes.

Cette discussion à bâtons rompus a eu lieu sur notre forum suite à l’article « La France aura recours à l’arme nucléaire si un pays africain ose quitter le FCFA » relayé par Google Actualités et dont le lien a été envoyé sur la plateforme.

 

Jean-Baptiste : Si le système est maintenu c'est la faute à l'enseignement que nous recevons. C'est un manque de volonté général. Nous attendons que Dieu vienne changer les choses pour nous. Prions, disons-nous tout le temps, Dieu s'en chargera. Comme si ce qui relève de nous, c'est à Dieu de le faire. Ce qu’il faut, c’est un penseur, puis un leader, puis un suiveur et d'autres suiveurs. Les décideurs ne sont pas les politiques (C'est l'erreur que nous faisons !). Les décideurs sont à créer ici et maintenant par nous qui réfléchissons. Plan stratégique à établir. SWOT = FORCE, FAIBLESSES, OPPORTUNITÉS, RISQUES.

Désiré : La méthode SWOT que nous étudions en gestion et planification des projets servirait, d'accord. Mais qui devra s'en servir au prime abord ? Qui devrait mesurer les forces, les faiblesses, les opportunités et les risques ? Est-ce une volonté générale ? Aujourd'hui qui décide pour le système éducatif ? N'oublions pas d'où nous sommes partis. Nous réfléchissons sur les questions, nous avons des propositions. Mais comment les mettre en application ? Comment les verser au compte de ceux qui décident du modèle éducatif à adopter s'ils sont fermés à tous conseils ? Je ne parle pas d'abord en tant que citoyen. La volonté populaire ne décide pas de ces choix dans nos pays africains subsahariens. C'est toujours des consultations biaisées. Je prends simplement l'exemple de l'introduction de l'éducation à la sexualité dans nos écoles.

David AMOUSSOU : Quand la masse elle-même ne sait pas ce qu'elle veut, elle est conduite forcément là où elle ne veut pas...elle est obligée de subir en attendant que l'espèce se renouvelle... Et il ne faut pas regarder les politiques qui sont eux-mêmes au service d'autres personnes qui n'ont que faire du peuple... Il faudra à un moment changer les paradigmes où c'est quelques-uns qui tiennent les ficelles. À peine 1% de la population mondiale détient 99% de la richesse du monde. Et les 99% se partagent 1% de la richesse.  Pire ils sont à la solde de ces derniers... Voilà la réalité. Déjà travailler au niveau de la mentalité sera un atout considérable... Autrement les gens à qui ça doit profiter n'en voient même pas l'enjeu. LA SEULE MISSION DE NOTRE GENERATION, JE LE DIS, C'EST D'OEUVRER POUR CHANGER LES MENTALITÉS.... On aura donné alors une base solide à tout ce qui viendra... Que ce soit développement humain, économique ou spirituel... Car sans cela, la religion même devient un frein. La mentalité, c'est là le véritable combat. On croit que soutenir un frère pour un projet noble nous diminue... Ou encore se mettre ensemble et oublier notre ''ego leadership'' nous rabaisserait, et chacun se met dans son mètre carré pour faire des actions sans impacts majeurs. À côté de cela il y a l'esprit de sacrifice et d'abnégation qui manque.

Désiré : Je suis tout à fait d'accord avec ça. C'est pourquoi je dis que toute révolution commence toujours par un petit noyau. Et travailler à changer les mentalités quand bien même c'est une tâche assez difficile et un travail de longue haleine n'adviendra pas à force de discours uniquement, mais surtout par un témoignage de vie dans tous les domaines. Le mouvement est déjà en branle un peu partout dans le pays et dans la sous-région. C'est une tâche difficile car on a comme l'impression que nous sommes dans un panier à crabes où personne ne veut laisser l'autre sortir. Ici c'est comme si chacun travaille à émerger seul. Ce qui est tout à fait contraire à la logique de la nature elle-même. Je n'en veux pour preuve que la polémique sur le rejet du franc CFA. Pour l'introduction de la sexualité dans nos écoles, nous avons travaillé au conseil national de l'enseignement catholique à proposer quelque chose au gouvernement, mais curieusement, notre gouvernement ferme les yeux sur ce qui est proposé sachant très bien la pertinence des propositions et introduit progressivement le programme dans tout le système éducatif béninois où les candidats aux divers examens sur le plan national devront être évalués... c'est là où je me dis qu'il y a un problème au niveau de ceux qui décident de notre modèle éducatif dans le système.

David AMOUSSOU : C'est une histoire de pression venant des lobbys et comme les nôtres préfèrent sauver leurs têtes, ils sacrifient les générations... Non pas qu'ils ne voient pas mieux que nous ce qui devrait être fait, mais ils ne veulent pas être persécutés ... Et dans de pareilles situations, la prise de conscience de la masse est primordiale pour leur mettre la pression. Un peuple uni est incontournable. C'est là où nous autres devrions être à l'œuvre.

Jean-Baptiste : César a construit un pont, lisions-nous, dans la grammaire latine. César lui-même n'avait pas la connaissance et n'avait pas tenu un clou, ni une truelle mais il a fait faire. Dans les villages où nous sommes curés ou vicaires, avons-nous réfléchi à mobiliser les ressources des lieux pour amélioration des conditions sociologiques ? Où trouverons-nous l'argent, objecterez-vous? Ce n'est pas d'abord l'argent qui fera changer... A côté de plusieurs "Jéricho", a-t-on organisé une seule séance d'instruction sur un sujet d'intérêt général ou sur une restructuration du commerce ou des activités des paroissiens ? Une hirondelle ne fait pas le printemps mais il annonce sa venue certaine et prochaine.

Mathieu : Ces initiatives ne manquent. Seulement que les hommes ne sont pas disposés à les accueillir. On dirait qu'ils sont des hommes d'un moment, mieux les hommes de l'instant où l'initiative est prise.  Passe le temps puis ils abandonnent les projets. De ce fait, il urge que nous cultivions la perséverance et l'endurance.

×