Créer un site internet

Images et statues : idolâtrie catholique ?

(Enseignement donné à la radio Ilèma de Dassa-Zoumé en République du Bénin par l’abbé Samson TAKPE, vicaire sur la paroisse Saint Jean-Paul II de Dassa)

 

(Salutation et thème)

Auditeurs et auditrices, chers frères et sœurs en Christ, nous vous saluons au Nom de Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Dans cette émission nous allons répondre à une question que l’on pose souvent aux chrétiens catholiques sur le culte des images et des statues.

(Problématique et plan)

En Exode 20,4-5 le Seigneur dit : « Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux ou en bas sur la terre ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, et tu ne les serviras pas. » Beaucoup de personnes, croyantes ou non, s’appuient sur ces versets pour accuser les chrétiens catholiques d’idolâtrie. Qu’en est-il ? Nous allons développer notre réponse à cette question en 3 parties : 1. Dieu a-t-il refusé de fabriquer des images et des statues ? 2. Le culte catholique des images et des statues est-il de l’idolâtrie ? 3. Quel est le rôle des images et des statues dans l’Eglise Catholique ?

 

1ère partie : Dieu a-t-il refusé de fabriquer des images et des statues ?

(Dieu n’interdit pas les statues mais l’idolâtrie)

Il faut faire une différence entre statues et idoles. Dans le passage de l’Exode ci-dessus cité, comme aussi dans le Deutéronome, Dieu interdit de fabriquer des idoles (cf. Dt 4, 16), c’est-à-dire des sculptures que l’on considère comme des dieux, que l’on adore et que l’on sert comme tels. Mais en Ex 25, 18-19, Dieu demande par exemple à Moïse de forger deux chérubins (anges) en or aux deux extrémités du propitiatoire, puis en Nb 21, 8-9, une statue de serpent en airain. Dieu n’interdit donc pas les statues mais l’idolâtrie.

(Les représentations de Dieu sont une conséquence de l'Incarnation)

Par ailleurs, Dieu interdisait à Israël de le représenter parce qu’Israël ne l’avait jamais vu : « Vous n’avez vu aucune forme le jour où le Seigneur vous parlé à l’Horeb, du milieu du feu. N’allez donc pas vous corrompre en vous fabriquant une idole… » (Dt 4, 15-16). Or en Jésus Christ, Dieu s’est fait homme, l’Invisible s’est rendu visible à nos yeux de chair, comme l’affirme Saint Jean : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire. » (Jean 1, 14) ou encore : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie (…) nous vous l’annonçons » (1 Jn 1,1-3). Les représentations de Dieu sont donc une conséquence de l’incarnation. Mais quelle est la vraie attitude des catholiques par rapport à ces représentations ?

 

2ème partie : Le culte catholique des images et des statues est-il de l’idolâtrie ?

(Les Catholiques ne considèrent pas les images et les statues comme des dieux et ne les adorent pas non plus. Donc il n’y a pas idolâtrie)

L’idolâtrie est l’adoration des idoles. L’idole est un non-dieu que l’on met à la place de Dieu et que l’on adore comme tel. L’exemple éloquent de l’idolâtrie se retrouve dans l’épisode du veau d’or en Exode 32 où, après la sortie d’Egypte, les fils d’Israël se sont fabriqué un veau en or et ont commencé à danser tout autour au rythme des cantiques en proclamant : « Voici tes dieux, Israël, qui t’ont fait sortir du pays d’Egypte. » Ex 32,4. Mais les Catholiques ne considèrent pas les images et les statues comme Dieu (ou des dieux) et ne les adorent pas non plus. Donc il n’y a pas idolâtrie.

(Les gestes de révérence et de génuflexion, posés d’ailleurs à la suite de Jésus et de ses disciples, honorent la présence du sacré)

Les gestes de révérence et de génuflexion honorent la présence du sacré. Ainsi les Juifs s’inclinaient (Ne 8,6), s’agenouillaient (Ex 12,27) et se prosternaient face contre terre (Lv 9,24) devant le temple (Jdt 4,11) ou la Maison de Dieu (Esd 10,1), devant l’arche du Seigneur (Jos7,6), devant les envoyés de Dieu (1R18,7), devant l’autel (1R8,54-55) sans qu’il y ait idolâtrie ! Ils faisaient tous ces gestes de révérence, de génuflexion, d’inclination, de prostration ou de prosternation sans qu’il y ait idolâtrie. D’ailleurs, nulle part dans les Evangiles Jésus n’interdit ces gestes. Au contraire, il est évident qu’en bons Juifs, Jésus et ses disciples ainsi que les premières communautés chrétiennes aient repris ces gestes de piété pour adorer Dieu au Temple de Jérusalem. Alors, si Jésus l’a fait, et à sa suite ses Apôtres, ses disciples, les premières communautés chrétiennes, et que nous aujourd’hui nous ne le faisons pas, qui suivons-nous en définitive ?

 

3ème partie : Quel est le rôle des images et des statues dans l’Eglise Catholique ?

(Les statues et images bénites élèvent nos pensées vers Dieu et, au témoignage de l’Ecriture, favorisent la rencontre avec Dieu)

Tout comme les photos des êtres qui nous sont chers nous aident à garder leur souvenir, et comme les statues des héros (Béhanzin à Abomey, Bio Guerra au Nord-Bénin, etc.) perpétuent leur mémoire, ainsi les statues et images pieuses élèvent nos pensées vers la personne sainte qui y est représenté(e). En demandant à Moïse de faire fabriquer des statues d’anges en or, Dieu ajoute : « Là je te rencontrerai, et du haut du propitiatoire, d’entre les deux chérubins situés sur l’arche de la Charte, je te dirai tous les ordres que j’ai à donner pour les fils d’Israël. » (Exode 25,22) C’est dire qu’au témoignage de l’Ecriture les statues et images bénites favorisent la rencontre avec Dieu.

(Du regard de foi porté sur les statues et images bénites peut découler un fruit spirituel de conversion, guérison, protection, libération…)

En demandant à Moïse de faire fabriquer un serpent en airain, Dieu ajoute : « Quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve. » Et lorsqu’un serpent mordait un homme, celui-ci regardait le serpent d’airain et il avait la vie sauve (Nombres 21,8-9). Chers frères et sœurs en Christ, je voudrais ici rappeler que le serpent peut être considéré à juste titre comme la pire des créatures et l’ennemi emblématique du genre humain puisqu’il a été maudit dès l’origine et qu’entre sa descendance et la descendance de la femme c’est l’hostilité à jamais. En Genèse 3,14-15 Dieu dit en effet au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t’écrasera la tête… ». Si donc le regard de foi posé sur la statue d’un serpent, cet être maudit dès les origines et ennemi pour toujours du salut de l’homme, si le regard de foi posé sur sa statue a pu procurer la guérison, combien de fois le regard posé sur la statue d’un saint, la statue d’un ange ou plus encore la statue du Fils de Dieu, ne procurerait-il pas la guérison et d’autres fruits spirituels à ceux qui y croient ? Bref, du regard de foi porté sur les statues et images bénites peut découler un fruit spirituel de guérison, de conversion, de protection, de libération, etc. Mais ces grâces viennent non de l’image ou de la statue mais de la Miséricorde de Dieu qui peut se servir de ce qu’elle veut pour nous visiter. Et nul ne peut interdire à Dieu de se servir de ce qu’Il veut pour nous montrer sa miséricorde. Rappelons ici le témoignage de Sainte Thérèse de Lisieux qui a été guérie par le sourire d’une statue de la Vierge. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus raconte dans ses Manuscrits autobiographiques comment elle a été guérie par le sourire d’une statue de la Vierge Marie ; et il y a tant d’autres témoignages dans la vie des croyants. Les prêtres qui prient pour les malades et les possédés témoignent aussi des fruits spirituels liés à l’usage dévot des statues et images bénites.

(Jésus recommande la confection et la vénération de l’image de son Sacré-Cœur et de l’image « Jésus Miséricordieux »)

Par ailleurs, dans sa 9è promesse à Sainte Faustine, Jésus disait : « Je bénirai les maisons où l’image de mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée. » A la même Sainte, parlant de l’image de Jésus Miséricordieux portant l’inscription « O Jésus, j’ai confiance en Toi », le Seigneur disait : « Je promets que l’âme qui honorera cette image ne sera pas perdue. Par cette image, j’accorderai beaucoup de grâces aux âmes. » (Cf. Petit Journal de Sr Faustine). A Saint Simon Stock, la Vierge Marie fit aussi des promesses relatives au port du scapulaire puis à Sainte Catherine Labouré des promesses relatives au port de la Médaille Miraculeuse.

(Conclusion : Le Seigneur a mis à ta disposition la plénitude des moyens du salut ; ne te laisse pas appauvrir !)

Alors, chrétien et chrétienne catholique, tu es dans la pleine vérité. Le Seigneur t’a fait don de la connaissance et a mis à ta disposition la plénitude des moyens de salut. Aux autres, tout cela reste encore caché, comme le dit Jésus en Mt 11,25 : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits. » Alors, ne te laisse pas appauvrir, ne te laisse pas déposséder !

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam