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Culte catholique des Saints

Samson TAKPE Par Le 18/07/2019 à 23:00 0

Le culte des saints est l’une des pratiques de l‘Eglise Catholique faisant objet de critiques. Certaines confessions religieuses pensent que c’est tout simplement de la nécromancie. Cette vidéo se donne pour objectif de fournir des éclaircissements à ce sujet, non pour forcer ceux qui ne veulent pas prier les saints à le faire, mais pour conforter dans leur dévotion ceux qui le font, afin qu’ils continuent à puiser dans l’insondable richesse du Christ, qui dans sa bonté incommensurable, a tout rassemblé en un seul Corps où les membres, unis dans un même amour, sont appelés à avoir soin les uns des autres. Après une brève réfutation de la nécromancie, nous ferons comprendre le culte des saints au cœur de la théologie paulinienne du Corps mystique du Christ. Ensuite nous répondrons aux diverses objections, à savoir : le culte des saints est-il une idolâtrie privant Dieu de sa gloire ? Le culte des saints ne porte-t-il pas atteinte à l’unique Médiation du Christ ? Si je ne prie pas les saints, y a-t-il un mal à cela ? Pourquoi prier tel Saint pour tel cas et un autre Saint pour tel autre cas si au demeurant tout nous vient de Dieu par le Christ ? Enfin nous explicitons le vrai culte catholique des saints qui ne consiste pas seulement à prier les saints, mais aussi à les imiter pour parvenir là où ils sont.

Commençons par réfuter la critique selon laquelle le culte des saints serait de la nécromancie. La nécromancie se définit comme technique divinatoire permettant de connaître le passé ou le futur par l’évocation des morts. Or dans le culte des saints, rien de tel, il n’est question ni de connaître le passé ni de dévoiler l’avenir. Et l’honneur rendu aux saints leur est rendu non en tant que morts mais en tant que vivants avec Dieu et en Lui. Ils sont en effet désormais plus vivants que nous qui sommes encore dans la chair, dans la mesure où ils vivent pleinement de la Vie de Dieu. Jésus dit en effet : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra » (Jean 11, 26) et dans la controverse avec les Sadducéens, il déclare : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Marc 12, 27). Quant à la preuve que les Saints vivent avec Dieu, Jésus le fait entrevoir à ses Apôtres dans l’épisode de la Transfiguration, où Moise et Elie apparaissent avec Lui dans la gloire. Et lorsque l’un des brigands crucifiés avec Jésus lui dit : « Seigneur, souviens-toi de moi, quand tu reviendras dans ton royaume. », Jésus lui répond : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le Paradis. » (Luc23, 42-43) Bref, les saints ne sont pas des morts mais des vivants, qui vivent avec Dieu et en Lui. Et c’est seulement en tant que tels que tout honneur leur est voué, que leur intercession est demandée. Tout ceci se comprend au cœur de la communion des saints.

1.     La Communion des saints (article de foi chrétienne) : Le culte des saints est à comprendre dans le contexte de la théologie paulinienne du Corps mystique du Christ. Saint Paul explique : « Tous, en effet, nous avons été baptisés dans un seul esprit pour former un seul corps (1Co12,13) … Il y a donc plusieurs membres mais un seul corps (verset 20) … qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres (v. 25). » Selon cette théologie de Saint Paul, nous pouvons résumer la Communion des Saints en 4 points 1. Tous les chrétiens sont membres du Corps du Christ. 2. Il n’y a qu’un seul Corps du Christ. 3. Tous les membres, unis dans le même Esprit et le même amour, doivent s’entraider mutuellement. 4. Ce lien de charité, rien ne peut le briser, pas même la mort : « Oui, j’en ai l’assurance : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur. » Rm 8,38. Si donc nous prions les uns pour les autres ou que nous demandons aux Saints de prier pour nous, c’est forts de ce devoir de solidarité qui unit les membres du Corps du Christ, peu importe le temps ou l’espace.

Venons-en maintenant à quelques objections :

a.               La première objection dit : En Isaie 42,8 Yahvé déclare : « Ma gloire, je ne la donnerais pas à un autre. » Le culte des saints ne prive-t-il pas Dieu de sa gloire ?

Il faut d’abord savoir que Dieu est le seul Saint, et que toute sainteté vient de Lui. C’est pourquoi la Préface des saints dit : « Tu es glorifié dans l’assemblée des saints : lorsque tu couronnes leurs mérites, tu couronnes tes propres dons. » Ensuite, dans le verset d’Isaïe où Dieu déclare ne pas vouloir donner sa gloire à un autre, il désignait par « autre » les idoles et les divinités (cf. tout le chapitre 41 et 42), et non des personnes avec lesquelles Il fait désormais un et avec lesquelles Il partage volontiers sa gloire, selon cette parole de Jésus : « Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi en moi ». Ainsi, on comprend qu’en honorant les saints, les fidèles ne font qu’imiter Dieu, qui le premier les honore et d’une manière infiniment plus élevée, répondant ainsi à l’invitation de Saint Paul : « Imitez Dieu, car vous êtes les enfants qu’il aime. » Ephésiens 5,1. Il faut pourtant noter la différence essentielle entre les cultes : la latrie, culte d’adoration que les catholiques vouent à Dieu seul, puis la dulie, honneur rendu aux saints, et à l’intérieur de cette dulie l’hyperdulie, hommage rendu à la Vierge Marie, Mère de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ compte tenu de son rang éminent dans l’assemblée des sauvés.

b.     La deuxième objection dit : Le voile s’est déchiré (Marc 15,38), nous avons maintenant accès au Saint des Saints (Hébreux 10,19). Alors, pourquoi chercher encore des intermédiaires au lieu d’aller directement à Jésus ? Cela ne porte-t-il pas atteinte à l’unique médiation du Christ affirmée avec tant de force dans les Ecritures ?  

L’objection est pertinente, car l’épitre aux Hébreux affirme bien « approchons-nous avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être aidés en temps voulu » (He 4,16). Mais l’objection ne semble pas aller jusqu’au bout de sa logique. Car si le voile est déchiré pour ceux qui sont encore sur la terre, il l’est davantage encore pour ceux qui vivent déjà auprès de Dieu. C’est d’ailleurs pourquoi le récit du voile déchiré enchaîne aussitôt avec des allusions à la résurrection des morts : « Et voici que le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas… les tombeaux s’ouvrirent, les corps de nombreux saints défunts ressuscitèrent… ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de gens. » (Mt 27,51-53). Bref, il n’y a plus de rideau entre Dieu et les saints, plus de barrière, puisqu’ils vivent en lui. Ils sont désormais transformés en Dieu dans une transformation d’amour et font un avec Lui : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi… moi en eux comme toi en moi. » (Jean 17,21-23).

Par rapport à l’unique médiation du Christ, nous lisons dans les Ecritures : « Il n’y a qu’un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes, un homme : Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour tous. » (1Tm 2,5-6). Il faut comprendre que l’intercession et la prière des saints se situent dans le cadre de l’unique Médiation du Christ. Faisons comprendre cela à travers d’autres illustrations. Lorsqu’en Jean 10,16 par exemple, Jésus dit qu’Il est le seul berger, cela ne l’empêche pas de dire trois fois de suite à Pierre : « Sois le berger de mes brebis. » (Jean 21,15-17). Lorsque Jésus dit : « Le Père ne juge personne, il a remis tout jugement au Fils » (Jean 5,22), cela ne l’empêche pas, Lui Unique Juge des vivants et des morts, d’instituer aussi les Apôtres comme juges du monde à venir : « Lors du renouvellement de toutes choses, quand le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israel. » Mt 19,28 / Luc 22,30. C’est dans le même sens que Saint Paul interroge les Corinthiens : « Ne savez-vous donc pas que les saints jugeront le monde ? » (1Co6,2). En somme, c’est en Jésus que les saints sont médiateurs, bergers et juges.

Par ailleurs, si la médiation unique de Jésus Christ excluait l’intercession des saints, alors elle exclurait aussi le fait de demander aux frères et sœurs de prier pour nous. Car quand vous demandez à un frère ou une sœur, un prêtre ou un pasteur, de prier pour vous, au lieu d’aller directement vers Jésus, vous demandez à une autre personne d’agir pour vous en médiateur auprès de Jésus…

Venons-en maintenant à la question : « Suis-je obligé de prier les saints ? »

c.      Si je ne prie pas les saints, y a-t-il un mal à cela ?

Sachons d’abord que l’Ecriture recommande que nous priions les uns pour les autres : « Priez les uns pour les autres, afin d’être guéris. » (Jc 5,16). Saint Paul se recommande instamment aux prières des fidèles : « Frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course… et que nous échappions aux hommes méchants et mauvais » (2Th3,1-2). Saint Jean contemple dans sa vision la prière des saints sous le symbole d’un parfum (Apocalypse5,8), il voit la prière des saints monter devant Dieu (8,3-4). Le Seigneur disait par ailleurs à Jérémie (Jr15,1) : « Même si Moise et Samuel se tenaient devant moi, je resterais insensible à l’égard de ces gens. » Or Moise et Samuel étaient déjà morts au moment où Dieu parlait. Pourquoi le Seigneur évoquerait-il cette possibilité si elle n’existait pas ? Prier les uns pour les autres est un devoir de charité entre les membres du Corps du Christ. Mais si pour vous ce devoir de charité s’estompe avec la mort, si pour vous le Corps du Christ n’existe que sur la terre, c’est que pour vous Christ n’a pas encore vaincu la mort. Or Il l’a vaincue comme le Père l’avait prévu « pour récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre. » (Ephésiens 1,10).

Venons-en maintenant à l’efficacité de l’intercession des Saints.

Jésus Christ est le seul Médiateur, certes, mais la Bible mentionne à maintes reprises des hommes qui ont eu à intercéder pour d’autres hommes. En Genèse 20,17 nous lisons : « Abraham intercéda auprès de Dieu, et Dieu guérit Abimélek, sa femme et ses enfants qui eurent des enfants. » Bien auparavant au chapitre 18, nous voyions Abraham intercéder pour Sodome et Gomorrhe. A maintes reprises, Moïse aussi intercède pour le peuple d’Israël. Un exemple éloquent d’intercession est l’épisode du combat d’Amaleq contre Israël, où Dieu n’accorde la victoire à ce dernier que si Moïse a la main levée : « Quand Moise élevait la main, Israël était le plus fort ; quand il reposait la main, Amaleq était le plus fort... » (Exode17,11-13). On peut citer d’autres intercesseurs comme Samuel (1Samuel 7,2-17) : « Samuel cria vers le Seigneur en faveur d’Israël et le Seigneur lui répondit. » (v. 9), Elie (1Rois17,17-24) : « Le Seigneur entendit la voix d’Elie, et le souffle de l’enfant revint en lui, il fut vivant. » (v.22), Elisée (2Rois3-8), Job (Job 42,8ss), le grand prêtre Onias (2 Maccabées 15,11-16) et les Apôtres qui au Nom de Jésus multiplièrent signes et prodiges.

S’ils l’ont fait avec fruit sur la terre, y a-t-il de raison qu’ils ne puissent le faire au ciel où ils vivent désormais dans la gloire de Dieu ? Bien au contraire, la grâce perfectionnant la nature et la gloire sublimant la grâce, leur intercession ne peut désormais qu’être plus efficace. Le plus important à souligner est que quels que soient les Saints que nous invoquons, tout nous est accordé en Jésus et par Lui comme l’affirme l’Ecriture : « De sa plénitude en effet, tous, nous avons reçu, et grâce sur grâce. » (Jean1,16), « Il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les cieux en Christ. » (Ephésiens 1,3).

Au demeurant, se servir d’intermédiaire n’est pas un manque de foi comme le croient certains. L’histoire du centurion nous prouve plutôt le contraire. Il ne se voit pas digne d’aller lui-même trouver Jésus et envoie pour cela quelques notables des Juifs le représenter pour prier Jésus de sauver son esclave malade. Or de lui Jésus dira : « En vérité, je vous le déclare, chez personne en Israël je n’ai trouvé une telle foi. » (Mt8,10). Se servir d’intermédiaires ne ralentit pas non plus le processus de l’exaucement, au sens où certains pensent qu’en priant les Saints, on emprunte des chemins plus longs. L’histoire des noces de Cana démontre exactement le contraire. L’heure de Jésus n’avait pas encore sonné ; et loin de la ralentir, la médiation de Marie semble plutôt la précipiter (Jean2,1-11).

Une dernière question est la suivante :

d.     Pourquoi prier tel Saint pour tel besoin particulier si en définitive tout nous est donné par l’Unique Médiation de Jésus ?

Le fait que l’on invoque tel saint pour tel cas et tel autre saint pour tel autre cas se comprend dans la théologie des dons et charismes où chacun reçoit quelque chose du même Esprit pour le bien de tous (1Co12,4-11) : « Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous. À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. »

Chaque partie du corps joue un rôle précis. C’est pourquoi on invoque volontiers Saint Joseph, chef de la sainte Famille, pour les familles, Saint Etienne pour le courage dans la persécution, Saint Pierre pour les signes d’autorité et de puissance, Saint Paul pour la prédication, Saint Benoît et Saint Padre Pio dans le combat contre les esprits mauvais, Sainte Rita pour les causes désespérées, etc. Cela a généralement quelque chose à voir avec les dons de Dieu qui se sont manifestés en eux pendant leur vie terrestre ou les premiers miracles obtenus par leur intercession après leur mort.

Dernier point de cette réflexion : S’agit-il seulement de prier les saints ou aussi de les imiter ?

Le juste culte catholique des saints ne se limite pas à les prier. Ils nous sont donnés en modèles. Certes Jésus est l’unique Modèle parfait que nous sommes tous appelés à imiter, pourtant Saint Paul ne manque pas de dire : « Prenez-moi pour modèle, mon modèle à moi c’est le Christ » (1Co11,1) ou « Tous ensemble, imitez-moi, frères, et fixez votre regard sur ceux qui se conduisent suivant l’exemple que vous avez en nous. » (Ph3,17). Ces modèles humains nous privent de l’alibi selon lequel nous ne pouvons pas imiter Jésus qui est à la fois homme et Dieu. Nous sommes donc appelés à vivre dans la communion des saints, notamment ceux dont nous portons le nom, et à lire leur vie, évangile vivant, pour pouvoir imiter leurs exemples. La lecture de la vie des saints a renouvelé bien des vies. Le rayonnement et l’influence de grands saints tels Saint Augustin, saint Benoît, Saint Ignace de Loyola, Thérèse d’Avila, Thérèse de l’Enfant Jésus, Padre Pio et autres, avec les nombreux miracles attribués à leur intercession, restent des arguments qui fondent solidement le culte catholique des saints. Que tous les Saints du Ciel intercèdent pour nous. Amen !

 
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