CE QUE DISAIT UNE ÂME DU PURGATOIRE

Samson TAKPE Par Le 20/07/2019 à 22:15 0

Du 13 mai au 13 octobre 1917, la Vierge Marie apparut à plusieurs reprises à trois enfants à Fatima, petite ville située dans le district de Santarém au Portugal.  Au cours d’une de ces apparitions, Lucie, l’une des voyantes, demanda à la Vierge Marie des nouvelles au sujet de deux jeunes filles mortes depuis peu : Maria, 16 ans, et Amelia, 19 ans :

  • Est-ce que Maria est déjà au ciel ?
  • Oui, elle y est.
  • Et Amélia ?
  • Elle sera au purgatoire jusqu’à la fin du monde. 

Dans le livre Les âmes du purgatoire dans la vie des Saints, le Père Ferdinand de Castille rapporte ce fait historique qui eut lieu dans le couvent saint Dominique à Zamora en Espagne : « Dans ce couvent vivait un dominicain très vertueux, uni d’amitié avec un père franciscain non moins saint. S’entretenant souvent des mystères de l’Au-delà, ils s’étaient promis de ne pas s’oublier après la mort… Ce fut le franciscain qui mourut le premier. Peu de temps après sa mort, il apparut au dominicain. Après l’avoir salué affectueusement, il lui apprit qu’il lui restait beaucoup à souffrir pour des choses légères qu’il n’avait pas expiées… Pour exciter son ami à travailler à sa délivrance, il lui fit voir les flammes dont il était dévoré. « Rien sur la terre, lui dit-il, ne peut vous donner une idée de l’ardeur de ce feu. En voulez-vous une preuve ? » Il pose sa main en feu sur une table et elle s’y enfonça profondément ! Cette table, témoin du feu du purgatoire, est toujours conservée à Zamora, province de Léon, en Espagne. » Les âmes du purgatoire dans la vie des Saints, Textes rassemblés par Jacques Lefèvre, p. 18.

Alors, le purgatoire comme purification finale de ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu mais imparfaitement purifiés, purification leur permettant d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel, le purgatoire, disais-je, est-il une invention de l’Eglise Catholique ?

Dans la vision qu’il a eue, l’année de la mort du roi Ozias, le prophète Isaïe contemple le Seigneur assis sur son trône de gloire, et des Séraphins qui, au-dessus de Lui, se criaient l’un à l’autre : « Saint, saint, saint, le Seigneur, le Tout-Puissant, sa gloire remplit toute la terre ! » (Isaïe 6, 1-3). Dieu est infiniment saint, et rien de ce qui n’est pas saint ne peut être admis à partager sa gloire : « Tu n’es pas un Dieu ami du mal, chez toi le méchant n’est pas reçu. » (Psaume 5, 5). C’est pourquoi le Seigneur lui-même nous lance cette exhortation : « Soyez saints, car moi le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » (Lévitique 19, 2)

Alors, un homme qui meurt sans la sainteté requise pour partager la vision de Dieu, et qui au même moment n’a pas opté fondamentalement contre Dieu pour être séparé de Lui à jamais, où le mettez-vous ? Au ciel ? Non, puisqu’il n’est pas encore conformé à la sainteté de Dieu. En enfer ? Oh, quelle injustice, puisqu’il a quand même cru en Dieu et s’est efforcé à la mesure de ses faiblesses de lui plaire ! Alors, l’existence du purgatoire comme creuset de purification finale de certains élus apparaît comme une nécessité et de la foi et de la raison. Nécessité de la Justice miséricordieuse de Dieu qui ne peut abandonner une telle âme à l’enfer et nécessité de sa sainteté qui ne saurait pactiser avec le mal et l’impur.

Mais la Bible parle-t-elle du purgatoire ? Si le terme purgatoire ne figure pas dans la Bible, la réalité qu’il désigne y est suggérée à maintes reprises. J’évoque à titre illustratif juste trois références :

  • Dans le second livre des Martyrs d’Israël, appelé encore les Maccabées, au chapitre 12 versets 38 à 45, on lit que certains soldats de l’armée d’Israël conduite par Judas étaient tombés sur le champ de bataille. Le lendemain, quand les survivants sont allés pour relever les corps en vue de l’inhumation, « ils trouvèrent sous la tunique de chacun des morts des objets consacrés aux idoles de Jamnia que la Loi interdit aux Juifs. Il fut ainsi évident pour tous que c’était là la raison pour laquelle ces soldats étaient tombés… Ayant alors fait une collecte par tête, Judas envoya jusqu’à deux mille drachmes à Jérusalem, afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché… Il fit faire pour les morts ce sacrifice expiatoire, afin qu’ils fussent absous de leur péché. »

Dans ce passage, tout est dit : l’existence du purgatoire et la nécessité de prier pour les morts. Car si un sacrifice est fait pour que des morts soient absous de leurs péchés, il ne s’agit sûrement pas des morts qui sont déjà au ciel – puisqu’ils n’en ont plus besoin -, ni des morts qui sont en enfer puisque ceux-ci ne peuvent plus être sauvés. Il s’agit donc des morts qui sont dans un état intermédiaire entre l’enfer et le ciel, et c’est cet état qu’on appelle purgatoire !

  • Dans l’évangile de Matthieu au chapitre 12 verset 32, Jésus dit : « Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni en ce monde ni dans le monde à venir. » Dans cette assertion, nous pouvons comprendre sommairement que certains péchés peuvent être pardonnés dans ce monde et d’autres dans le monde à venir, tandis que le péché contre l’Esprit Saint, quant à lui, ne peut être pardonné ni en ce monde ni dans l’autre ! Alors, cet autre monde, ce « monde à venir » où le pardon est encore possible, ne peut être ni le paradis où il n’y a pas de péché, ni l’enfer où il n’y a pas de pardon. Il s’agit donc d’un monde intermédiaire entre l’enfer et le ciel : et c’est ce monde que nous appelons purgatoire !
  • Dans sa première lettre aux Corinthiens chapitre 3 versets 12 à 15, Saint Paul stipule qu’au jour du jugement, le feu éprouvera l’œuvre de chacun. Alors « celui dont l’œuvre subsistera recevra un salaire. Celui dont l’œuvre sera consumée en sera privé ; lui-même sera sauvé, mais comme on l’est à travers le feu. » Chers frères et sœurs, nous savons qu’au ciel, on est déjà sauvé. Nous savons aussi que le feu de l’enfer ne sauve pas mais procure plutôt la mort éternelle. Alors, de quel feu parle saint Paul, sinon d’un feu intermédiaire entre le feu éternel de l’enfer et les joies du paradis ? Ce feu intermédiaire qui purifie et sauve, nous l’appelons purgatoire !

Après ce parcours biblique qui atteste l’existence du purgatoire, il nous faut maintenant découvrir comment secourir ces âmes souffrantes. A cet effet, retenons que dans la Communion des Saints, c’est-à-dire par le Lien de charité qui unit les Saints du Ciel, les chrétiens de la terre et les âmes du purgatoire, toutes sortes de bonnes œuvres peuvent être offertes à Dieu pour le soulagement des âmes du purgatoire : prières et exercices spirituels, jeûnes et aumônes, œuvres de miséricorde et indulgences, etc. Mais le moyen le plus efficace pour délivrer les âmes du purgatoire est le saint sacrifice de la messe qui est le renouvellement non sanglant du sacrifice de la Croix. Le témoignage suivant en dit long :

« A Cologne, deux dominicains étaient réunis par une grande piété et une égale dévotion aux âmes du Purgatoire. Ils vinrent à se promettre que le premier qui mourrait serait secouru par l’autre, de deux Messes par semaine toute une année. Un jour, l’un des deux dominicains, le bienheureux Suzo, apprit que son ami venait de mourir. Il s’empressa de beaucoup prier pour lui, de s’imposer de grandes pénitences, mais il avait totalement oublié les messes promises. Un matin où Suzo priait à la chapelle, il vit tout à coup son ami lui apparaître ; le cher défunt lui reprocha son infidélité. Suzo cherchait à s’excuser en lui rappelant les nombreuses prières et les bonnes œuvres qu’il avait faites pour lui ; mais le défunt s’écria : Oh non, non ! Cela n’est rien comparé à la Sainte Messe pour éteindre les flammes qui me brûlent ! »… Et il disparut.

Suzo, très impressionné, se promit de réparer cet oubli, au plus vite. Il alerta plusieurs prêtres pour l’aider à soulager son cher défunt par de nombreuses messes. Au bout de quelques jours de ce charitable secours, le défunt apparut à Suzo environné d’une grande lumière, le visage rayonnant  de bonheur et il lui dit : « Je vous remercie, mon fidèle ami, de la délivrance que je vous dois. Grâce aux saintes messes qui ont été dites pour moi, je suis sorti du Purgatoire et je monte au ciel où je verrai, face à face, le Bon Dieu que nous avons adoré si souvent ensemble ». Et il disparut. » Les âmes du purgatoire dans la vie des Saints, Textes rassemblés par Jacques Lefèvre, pp. 36-37

Amis visualisateurs, le purgatoire existe donc bel et bien. Il ne s’agit pas d’un châtiment divin mais d’une invention de sa miséricorde. Les âmes qui se purifient sont déjà assurées de leur salut et sont reconnaissantes à Dieu dont la bonté les a rachetées. Ainsi, elles perçoivent leurs tourments comme une nécessité et ne sont nullement révoltées. Et pourtant, les souffrances du purgatoire ne peuvent être comparées à aucune souffrance de la terre. Dans les Annales des frères Mineurs, à l’année 5, on lit ce témoignage : Un Franciscain souffrait depuis longtemps d’une douloureuse maladie. Finalement, il perdit patience et se prit à désirer la mort afin d’être délivré de ses maux. Alors, son ange lui fut envoyé pour lui proposer de choisir.

  • « Puisque vous êtes fatigué de souffrir en cette vie, Dieu a résolu d’exaucer votre prière. Choisissez soit de sortir immédiatement de ce monde et de subir trois jours de purgatoire, soit de vivre encore un an dans vos souffrances, et alors vous irez directement au ciel. » Le choix fut aussitôt fait sans hésitation :
  • « J’aime mieux mourir tout de suite, répondit le pauvre religieux, au risque de souffrir au purgatoire non pas seulement trois jours, mais tant qu’il plaira à Dieu. Ma vie présente est une mort continuelle, et je ne pense pas que je puisse jamais éprouver rien de pareil. »
  • « Eh bien, reprit l’ange, il sera fait comme vous le souhaitez, vous allez mourir aujourd’hui, préparez-vous donc à recevoir au plus tôt les derniers sacrements. »

Alors, le religieux raconta sa vision, reçut les derniers sacrements et expira. Au bout d’un jour, son ange vint le visiter au purgatoire :

  • Eh bien, lui dit-il, comment appréciez-vous votre choix ? Préférez-vous toujours le purgatoire aux souffrances de la terre ?
  • Oh, combien j’ai été aveugle, répondit l’âme, mais vous, vous avez été bien cruel. Vous me parliez de trois jours, et voici plusieurs siècles déjà que je suis dans les flammes.
  • Eh quoi, répliqua l’ange, vous vous lamentez de la sorte, et vous m’accusez de vous avoir trompé ! Mais, il n’y a pas encore vingt-quatre heures que vous êtes mort ! Ce n’est pas le temps, c’est la rigueur de la peine qui vous trompe. Un instant vous paraît une année, une heure vous semble un siècle. Mais je vous l’affirme, il n’y a pas encore un jour que vous souffrez, et votre corps n’a pas encore reçu la sépulture. C’est pourquoi, si vous vous repentez de votre choix, Dieu vous permet de retourner sur la terre, afin d’y subir l’année de maladie qui vous reste.
  • Oh oui, je préfère ce parti : plutôt deux, trois, dix années de maladies affreuses qu’une seule heure dans ce séjour d’inexprimables angoisses. 

Alors l’âme fut ramenée dans son corps ; et pendant la dernière année que ce religieux vécut, il supporta avec patience les douleurs les plus aiguës, qui ne lui paraissaient plus rien. Puis au bout de l’année,  il mourut.

Ami visualisateur, le 21 juillet 1982 à Medjugorje, la Sainte Vierge disait : « Il y a beaucoup d’âmes qui sont au purgatoire depuis longtemps, car personne ne prie pour elles. » Figure-toi que parmi ces âmes délaissées figurent tes parents et proches, tes amis, tes bienfaiteurs. Continueras-tu à les ignorer, à passer toute une journée sans la moindre prière pour les morts ? La Justice divine a curieusement disposé les choses de telle sorte que ceux qui ne prient pas pour les morts ne reçoivent eux-mêmes à leur tour aucun secours, oui aucun secours…

 
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